L’humble abeille domestique joue un rôle indispensable dans le secteur agricole du Nouveau-Brunswick. Et avec le réchauffement climatique, les quelque 10 000 abeilles élevées dans les ruches de la province sont de plus en plus à risque d’être décimées par la maladie.
Cette vulnérabilité met également en péril la majorité des cultures de la province, puisque sans les abeilles comme pollinisatrices, la plupart des plantes que nous consommons ne peuvent pas se reproduire.
Nous perdons maintenant environ 30 à 50 % de nos ruches chaque année, au point où nous n’avons plus suffisamment de pollinisateurs élevés au NB pour soutenir nos cultures.
Ce n’est pas une exagération de qualifier cette situation d’urgence en matière de sécurité alimentaire.
Quatre chercheurs de l’Université de Moncton se sont regroupés pour s’attaquer à la crise. Grâce à leur entreprise en démarrage, AgroGene Solutions, ils ont créé un ensemble de solutions pour protéger la santé des abeilles et l’approvisionnement alimentaire de la province.
Les cofondateurs sont des collègues aux expertises complémentaires en immunologie, biologie moléculaire et génétique : la Dre Pascale Michaud (PDG), le Dr Luc Boudreau, le Dr Nicolas Pichaud et le Dr Gilles Robichaud.
Aider les abeilles à survivre aux changements climatiques
Comme pour de nombreux enjeux agricoles, la menace croissante qui pèse sur les abeilles est liée au réchauffement climatique.
Des étés et des automnes prolongés permettent aux parasites de l’abeille de prospérer plus longtemps qu’à l’habitude. Les journées hivernales plus chaudes incitent également les abeilles à quitter la ruche, et plusieurs meurent gelées lorsque la température chute soudainement. Les printemps hâtifs les désorientent aussi.
Les fondateurs d’AgroGene ont mis au point une série de services pratiques pour contrer ce chaos causé par les changements climatiques.
Ils offrent aux apiculteurs trois lignes de défense contre les infections : la détection des maladies, le profilage de la santé d’une ruche et la surveillance continue des ruches (au printemps, en été et en automne).
Ce sont des solutions élégantes, non invasives, et qui produisent des résultats rapides. À l’inverse, les autres options de dépistage sur le marché perturbent la ruche, coûtent cher et exigent beaucoup de temps.
En raison de ces obstacles, de nombreux apiculteurs n’ont jamais pu offrir une véritable protection à leurs abeilles. Ils se contentent de se préparer au choc d’ouvrir les ruches à la fin de l’hiver pour les retrouver remplies d’insectes morts.
En décrivant un client typique, la Dre Michaud affirme : « Souvent, ce sont des gens qui n’ont jamais fait ce genre de test sur leurs ruches. Maintenant, nous leur rendons cela plus accessible. »
L’objectif ambitieux d’AgroGene, dit la Dre Michaud, est « d’arriver au point où la prévention en apiculture devient la norme plutôt que l’exception. »
Un parcours naturel de la recherche vers l’entrepreneuriat
Aucun des chercheurs d’AgroGene ne s’attendait à devenir entrepreneur. Mais lorsque le problème du déclin des populations d’abeilles s’est présenté, ils ont été intrigués.
Selon cette équipe d’innovateurs, la même curiosité et la même soif d’apprendre qui alimentent la recherche scientifique créent aussi un instinct entrepreneurial.
Le Dr Robichaud explique : « Nous aimons vraiment apprendre. Découvrir le marketing puis le transfert technologique a été très stimulant, parce qu’on apprend une autre façon d’utiliser les connaissances. J’encourage fortement les autres chercheurs à plonger dans ce nouveau monde du commerce. »
L’histoire complète sera bientôt disponible !