Les préoccupations communautaires stimulent la recherche sur les tiques et la maladie de Lyme

Une rencontre fortuite lors d'une séance de jardinage a changé la trajectoire de la carrière de biologiste de la Dre Vett Lloyd et l'a transformée en une figure de proue de la lutte contre la maladie de Lyme.

La Dre Lloyd a consacré la première partie de sa carrière à l'étude de la génétique. Puis, en 2010, elle a été mordue par une tique dans son jardin, a contracté la maladie de Lyme et est tombée gravement malade. Son expérience l'a amenée à étudier la manière dont les tiques transmettent la bactérie responsable de la maladie de Lyme. Ce qu'elle pensait être un « petit projet » est devenu l'œuvre de sa vie.

Sur le campus de Mount Allison, Mme Lloyd et son équipe travaillent actuellement avec un partenaire industriel, Geneticks, afin d'aider les Canadiens à se protéger contre la menace croissante que représente la maladie de Lyme. Leur dernier projet en date consiste à mettre au point un dispositif de test mobile qui permettra à l'utilisateur de déterminer rapidement si une tique est porteuse de la bactérie responsable de la maladie de Lyme.

Les leçons tirées de la pandémie de COVID-19

Actuellement, il faut parfois attendre jusqu'à une semaine pour obtenir les résultats d'un test effectué sur une tique. Le Dr Lloyd compare cette situation au début de la pandémie, lorsque le seul moyen de se faire dépister pour le coronavirus était de se rendre dans une clinique et d'attendre plusieurs jours les résultats du test.

Puis sont arrivés les « tests rapides » que les gens pouvaient utiliser eux-mêmes pour obtenir des résultats en quelques minutes. Tout comme ces kits de test ont contribué à ralentir la propagation de la COVID-19, un appareil mobile permettant de tester les tiques pourrait ralentir la propagation de la maladie de Lyme, qui est en augmentation dans tout le Canada.

Le dispositif conçu par le Dr Lloyd et son équipe tiendra dans la paume de votre main. Il écrasera une tique, la plongera dans un liquide pour provoquer une réaction chimique et en extraira l'ADN, puis analysera cet ADN. Les résultats seront disponibles en deux heures environ.

La science au service de la communauté

Le chemin qui mène de la conception d'un dispositif médical à sa fabrication est long, et le Dr Lloyd et son équipe n'en sont qu'au début. Il faudra probablement trois ans rien que pour valider le concept de l'appareil en laboratoire, puis la prochaine étape sera un long processus d'homologation.

Le Lloyd Tick Lab a toutefois l'avantage de collaborer déjà avec un partenaire industriel, Geneticks.

Le Dr Lloyd explique : « Chaque fois que nous découvrons un nouvel agent pathogène, nous développons un test pour le détecter, et ils peuvent le tester presque immédiatement. »

Selon le Dr Lloyd, ce type de « transposition » rapide de la recherche à la pratique est rare. Il en va de même pour les liens étroits que le laboratoire de Mount Allison entretient avec la communauté des personnes qui ont été mordues par des tiques ou ont contracté la maladie de Lyme.

Le Dr Lloyd considère que sa relation avec cette communauté est essentielle à son travail. « La communauté nous dit ce dont nous devons nous préoccuper », dit-elle. « Nous nous inquiétons, puis ce sont les partenaires industriels qui prennent des mesures concrètes. »

Selon elle, les scientifiques doivent être « au service de la communauté ».

« Ce qui me motive vraiment, c'est de faire des choses qui sont utiles à la communauté », dit-elle. « La science n'est réelle que si elle aide les gens. »

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