« Le monde est en constante évolution. Et en ce moment, il croît de manière exponentielle et les entreprises qui ne savent pas s'adapter meurent. C'est aussi simple que cela. »
Jeanne Charbonneau se définit comme une « entrepreneuse sociale ».
« Toute ma carrière a été consacrée à changer le monde, à rendre le monde meilleur pour nos enfants », dit-elle.
À la tête de la division de la recherche appliquée du CCNB, Innov, depuis mai 2024, elle se consacre maintenant à rendre le monde meilleur pour les petites et moyennes entreprises du Nouveau-Brunswick.
« Le monde est en constante évolution. Et en ce moment, il croît de façon exponentielle et les entreprises qui ne savent pas s'adapter meurent. C'est aussi simple que cela.
Innov offre une bouée de sauvetage en matière d'innovation aux PME qui n'auraient pas les moyens de développer des solutions propriétaires à leurs problèmes commerciaux.
Avec une équipe de plus de 30 chercheurs répartis sur trois sites - Caraquet, Bathurst et Grand-Sault - l'organisation travaille avec les entrepreneurs pour améliorer la productivité, remédier aux pénuries de main-d'œuvre et préparer l'avenir.
De minuscules transformations, un impact énorme
Innov réalise une centaine de projets par an, dont la plupart durent environ six mois. Selon les critères de la recherche, de nombreux projets sont de petite taille, avec un coût total (y compris les subventions gouvernementales) de 100 000 dollars ou moins.
Mais Mme Charbonneau insiste sur le fait que l'impact d'Innov ne se mesure pas à l'échelle de l'innovation. Parfois, une intervention minime peut faire une énorme différence pour une PME.
Par exemple, un producteur d'huîtres nettoyait manuellement les bouchons des caisses d'huîtres, qui se calcifient avec le temps. Il s'agissait d'un travail fastidieux à forte intensité de main-d'œuvre, dans un secteur qui a du mal à attirer et à retenir les employés. Innov a conçu une machine pour laver automatiquement les bouchons, libérant ainsi les employés pour des tâches plus importantes. Grâce au financement du gouvernement, le coût pour le propriétaire de l'entreprise n'a été que de 10 000 $.
Selon Mme Charbonneau, il existe souvent un fossé entre le monde de la recherche et celui des petites entreprises. Cependant, chaque centre Innov est fier de sa capacité à établir des relations avec ses clients, dont beaucoup ont moins de 10 employés.
« Ce qui surprend souvent nos clients, c'est notre compréhension de leurs besoins et notre connaissance de l'usine », explique Mme Charbonneau.
L'innovation ancrée dans le local
Chaque centre d'innovation est ancré dans l'écosystème local, tirant parti de ses forces et répondant à ses demandes. À Caraquet, l'accent est mis sur l'industrie maritime, et l'équipe a récemment conçu la plus grande coque de bateau au monde faite de matériaux composites. À Grand-Sault, les chercheurs se spécialisent dans le secteur biologique et collaborent avec des brasseurs artisanaux, des entreprises agricoles et des producteurs de biogaz. Ils travaillent également avec les municipalités pour atténuer les effets du changement climatique, tels que les inondations. À Bathurst, l'équipe se concentre sur la fabrication avancée, aidant les entreprises à automatiser les processus de production, en particulier le soudage.
Pour l'avenir, Mme Charbonneau rêve d'étendre le réseau des centres Innov à d'autres sites et à d'autres secteurs, tels que l'énergie propre, les soins de santé, l'éducation et la construction.
La plupart des entreprises néo-brunswickoises n'étant pas assez grandes pour disposer de leur propre équipe de recherche et développement, Mme Charbonneau considère qu'Innov joue ce rôle pour les PME de la province et d'ailleurs.
« Nous devenons le laboratoire de l'entreprise », dit-elle en précisant que les chercheurs d'Innov travaillent dans le plus grand secret, protégeant ainsi les informations confidentielles du client.
« Ce sont des gens passionnés, et ce qui les anime, ce qui les motive et les fait vibrer au quotidien, c'est vraiment d'aider un entrepreneur à résoudre un problème. »