Le programme de biogaz pour les agriculteurs favorise la prospérité de la communauté
Chaque printemps et chaque automne, lorsque les agriculteurs du Nouveau-Brunswick épandent du fumier pour fertiliser leurs champs, ils produisent un rappel malodorant des émissions de gaz à effet de serre (GES) que notre secteur agricole émet tout au long de l'année.
Ailleurs dans le monde, cependant, les producteurs agricoles utilisent le fumier pour produire une forme de gaz naturel appelé biogaz. La production de biogaz réduit les émissions de gaz à effet de serre provenant de l'agriculture, offre aux agriculteurs une nouvelle source de revenus et fournit aux communautés une énergie propre. En prime, les résidus laissés par la production constituent un engrais superbe et sans odeur.
Un nouveau programme provincial encourage les agriculteurs à envisager de devenir producteurs de biogaz. Il fournit des fonds pour payer une étude de faisabilité examinant les exigences technologiques et commerciales nécessaires pour apporter la douce odeur de la prospérité du biogaz aux collectivités du Nouveau-Brunswick.
Les défis du biogaz
Le biogaz n'est pas une nouvelle forme d'énergie renouvelable, mais il a été lent à s'implanter dans le Canada atlantique en raison des coûts. Le biogaz est un sous-produit de la matière organique placée dans un grand réservoir, privée d'oxygène, et décomposée par des bactéries. Ce processus de « digestion anaérobie » nécessite une infrastructure coûteuse - notamment un réservoir en béton d'une capacité de plus de 500 m3 - ainsi qu'un logiciel spécialisé pour réguler le processus de digestion.
Se lancer dans une installation de biogaz nécessite des millions de dollars et beaucoup de patience, car le retour sur investissement peut prendre une dizaine d'années, voire plus. De nombreux agriculteurs à court d'argent et de temps ne sont pas prêts à prendre de tels risques.
Conscient des obstacles à l'innovation, le gouvernement provincial a mis en place, en mai dernier, le programme de financement des études de faisabilité des digesteurs anaérobies. Les candidats retenus se verront rembourser jusqu'à 95 % du coût d'une étude de faisabilité sur le biogaz.
Le programme de conciergerie accélère l'innovation communautaire
Danielle Connell, éleveuse de moutons à Lower-Cambridge et militante de longue date en faveur du biogaz, dirige le service de conciergerie de Biogaz NB afin de guider les agriculteurs dans le cadre du nouveau programme de financement. Elle aide les producteurs agricoles à remplir leur demande et les met en contact avec un réseau d'intervenants de l'industrie et du gouvernement. Plus tard dans l'année, lorsque la province annoncera les premières subventions, elle aidera également les candidats retenus à mener à bien leur étude et à monter un dossier commercial pour attirer les investisseurs.
M. Connell décrit le service de conciergerie comme un « programme maison », conçu par des agriculteurs pour des agriculteurs. Le programme est géré par ResearchNB, et elle le considère comme un moyen d'accélérer la recherche et le développement avec des bénéfices étendus.
Si un projet de biogaz n'est peut-être pas réalisable pour une seule exploitation agricole, il pourrait l'être pour plusieurs exploitations ou pour une municipalité rurale. Une approche coopérative pourrait renforcer le secteur agricole et favoriser la croissance économique au niveau de la communauté.
Étant elle-même agricultrice, Mme Connell voit l'énorme potentiel que représente le développement d'un réseau de producteurs de biogaz à la ferme pour la province. En investissant dans l'innovation agricole, la province investit dans la durabilité environnementale, la sécurité alimentaire et le développement communautaire à long terme.
Alors que le changement climatique rend l'avenir incertain à bien des égards, M. Connell considère le biogaz comme une valeur sûre. « C'est quelque chose sur lequel [les agriculteurs] peuvent compter », dit-elle. « Peut-être que ces projets de collaboration en matière d'énergie renouvelable contribueront vraiment à renforcer la communauté et à la rendre plus résiliente.