Utiliser la recherche menée au N.-B. pour résoudre les problèmes de la communauté
Le CV de William (Bill) McIver se lit comme une encyclopédie de l'innovation. Au cours des 30 dernières années, son travail de chercheur en informatique a touché plus de 15 secteurs industriels différents, dont l'agriculture, l'industrie manufacturière, les soins aux personnes âgées, le sport et les transports.
Après avoir terminé ses études doctorales sur les systèmes de bases de données, M. McIver s'est ennuyé à travailler sur des questions purement techniques. Il souhaitait que ses recherches aient un impact social plus important.
« J'ai décidé que je voulais vraiment trouver des moyens d'appliquer la technologie pour résoudre des problèmes communautaires, vous savez, des problèmes de vie », explique M. McIver.
En 2013, il est devenu titulaire de la chaire de recherche industrielle du CRSNG (Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada) au CCNB, où il dirige l'unité sur la technologie mobile. Ce rôle lui a donné l'occasion d'aborder les « questions communautaires » dans un large éventail de contextes. Jusqu'à présent, lui et son équipe ont développé des solutions informatiques innovantes en collaboration avec plus de 60 partenaires, dont des entreprises, des organisations à but non lucratif et des agences gouvernementales.
Associer la découverte scientifique à la technologie pratique
Se promener dans le laboratoire de M. McIver, c'est comme jeter un coup d'œil dans l'un des carnets de Léonard de Vinci. Un tableau blanc couvert de formules algorithmiques se trouve à côté d'un écran affichant des données en direct provenant d'un verger de pommiers, où des capteurs recueillent des données pour prévenir un champignon destructeur de cultures. Un casque de réalité virtuelle se connecte à un logiciel qui permet à un chorégraphe d'entraîner des danseurs à distance. Des éléments de matériel, une station météorologique portable (provenant du projet sur les vergers) et des boîtes de fournitures non ouvertes se disputent l'espace au sol avec les postes de travail informatiques.
Voilà à quoi ressemble la recherche appliquée. L'approche du Dr McIver, axée sur les problèmes, s'appuie sur des théories, des méthodologies et des résultats scientifiques, et implique également de bricoler avec les technologies les plus récentes.
Prenons l'exemple du projet sur les pommes. Le Verger Belliveau de Memramcook avait besoin d'un moyen de lutter contre la tavelure, un champignon dévastateur qui apparaît plus tôt chaque année en raison de la hausse des températures. Pour s'attaquer à ce problème, l'équipe de M. McIver n'a pas inventé le capteur circulaire de la taille d'une feuille attaché à la branche de l'arbre, qui enregistre le niveau d'humidité dans le verger. Leur processus de recherche a consisté à combiner des équipements existants avec des avancées scientifiques récentes (en matière d'algorithmes et de modélisation prédictive, par exemple) pour produire une solution inédite.
S'attaquer à des questions « vitales »
Étant donné que l'industrie pomicole du Nouveau-Brunswick vaut environ 3 millions de dollars par an, l'innovation de M. McIver en matière de capteurs aura un impact économique important. Mais M. McIver parle avec autant d'enthousiasme de la solution qu'il a créée pour aider le Ballet de l'Atlantique à former des danseurs internationaux sans avoir à les faire venir à Moncton. Et il est encore plus enthousiaste au sujet des projets actuels et à venir en matière d'accessibilité.
Rendre la technologie accessible a toujours été au cœur du travail de M. McIver. Aujourd'hui, lui et son équipe développent une expertise dans l'utilisation de la technologie pour améliorer la vie des personnes handicapées.
« Notre travail actuel sur l'accessibilité est le plus important pour moi, car il s'agit d'un élément que nous devons encore développer dans notre société pour la rendre plus équitable », explique-t-il.
Peu après avoir obtenu son doctorat en 1994, M. McIver s'est interrogé : « Comment pourrions-nous concevoir des technologies qui résoudraient différentes questions vitales ? »
Au cours des trois dernières décennies, il a répondu à cette question de nombreuses manières innovantes. À l'avenir, ses recherches appliquées sur l'accessibilité pourraient apporter la réponse la plus significative à cette question.